Comment bien réaliser le carénage de son bateau en 10 étapes

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Posté le 14 Août, 2021

Le carénage de votre bateau est une étape très importante d’entretien qui consiste à nettoyer les parties immergées de la coque, autrement appelées œuvres vives, pour lui redonner son aspect original propre et lisse. Son nom vient de la carène du bateau qui est la partie de la coque qui se situe sous la ligne de flottaison. La grande majorité des plaisanciers effectuent le carénage de leur bateau une fois par an, au printemps entre mars et juin, avant la mise à l’eau.

Si cette tâche peut paraître assez impressionnante au premier abord, en suivant les conseils du Salon Mobilité en Seine, vous verrez que ce n’est pas bien méchant. Faire le carénage de son bateau soi-même est un réel gain financier, vous économiserez environ 30% du prix d’un carénage global, ce qui n’est pas négligeable !

1 – Sortir le bateau de l’eau, grutage obligatoire.

Il est aujourd’hui interdit d’effectuer un carénage sur une cale. La zone de carénage doit obligatoirement être équipée de bacs de récupération des eaux sales. Vous devez donc passer par un grutage hélas payant. Au moment de mettre votre bateau dans les sangles, pensez à rentrer la sonde du loch. Cela protégera les ailettes. Pour les bateaux à voile, gardez une raclette ou un grattoir à la main pendant le grutage. Cela permet de gratter le dessous de la quille avant que le bateau ne repose dessus.

2 – Nettoyer la carène

Le nettoyeur haute pression est tout indiqué pour ce travail. Attention à sa puissance qui peut endommager le gelcoat de la coque. Il est conseillé de garder une distance de 20 à 30 cm avec la coque et de présenter la buse avec un angle de 45° environ sur la coque. Cela diminue la puissance du jet et évite de prendre un retour d’eau en pleine figure ! Dans tous les cas, nous vous conseillons une bonne paire de bottes et un ciré pour vous protéger.

3 – Gratter les zones difficiles

Si des mollusques souvent des chapeaux chinois, restent collés, n’insistez pas avec nettoyeur haute pression. Munissez-vous d’une raclette pour venir les faire sauter. Si du calcaire reste sur la coque, il faudra alors le poncer. Utilisez du papier de verre fin à l’eau. Ne poncez pas à sec, la poussière d’antifouling est très nocive.

4 – Nettoyer l’hélice et l’arbre

En général, l’hélice et l’arbre d’hélice ne sont pas protégés par de l’antifouling. En effet, il en existe des solutions spécifiques qui ne donnent finalement pas de très bonnes performances. Dans tous les cas, il ne faut jamais utiliser l’antifouling de la coque sur l’hélice ou l’arbre. Les métaux qu’il contient risquent d’entrainer de la corrosion.

Le nettoyage de l’hélice se fait par grattage et ponçage. Évitez l’acide chlorhydrique qui est très polluant et dangereux à utiliser.

5 – Masquer les zones à ne pas peindre

Avec de l’adhésif, on marque la ligne de flottaison. On masque aussi les zones à ne pas peindre comme la sonde du sondeur (le métal dans la peinture trouble les échos), ainsi que les emplacements des anodes. Pour bien fonctionner, il faut que les anodes soient directement en contact avec le métal. La peinture joue le mauvais rôle d’isolant.

On veille à bien appliquer l’adhésif pour que la peinture ne se glisse pas en dessous.

6 – Appliquer l’antifouling

Pour peindre une coque, il faut qu’elle soit complètement sèche. C’est pourquoi le carénage se fait généralement sur 2 jours. Le premier pour la sortie d’eau et le nettoyage, le second pour la peinture. L’antifouling s’applique au rouleau et au pinceau dans les zones complexes. Suivez les recommandations du fabricant (inscrites sur le pot).

Plutôt que de chercher à nettoyer les outils, utilisez des outils jetables. Gardez juste un pinceau pour les retouches qui seront faites au moment de la remise à l’eau. Pour que le pinceau ne sèche pas, laissez-le tremper dans l’eau en attendant la remise à l’eau.

7 – Retirer l’adhésif

Tout de suite après l’application de l’antifouling (2 couches au besoin) retirez les adhésifs. Si l’on attend que l’antifouling soit sec, il risque de se décoller en même temps que l’adhésif. En plus, l’adhésif de masquage n’aime pas rester au soleil. Sa colle se transfère sur la coque et devient difficile à nettoyer.

8 – Changer les anodes

Une fois la peinture finie, on repositionne les nouvelles anodes. N’hésitez pas à avoir un jeu d’anode d’avance. Ça ne coute pas cher et évite de voir le magasin en rupture de stock, juste le jour de la sortie d’eau.

9 – Finir les zones masquées par le ber

Quand le grutier soulève votre bateau pour le remettre à l’eau, vous allez voir apparaître les zones masquées par les patins. Ce sera le moment de les gratter et de les peindre avec une couche d’antifouling.

10 – Remettre à l’eau

Avant la remise à l’eau vérifiez que le temps de séchage de l’antifouling est bien respecté. Cela garantira son adhérence et sa tenue dans le temps. Le bateau retrouve ensuite son élément. Vérifiez qu’il ne prend pas l’eau par le presse-étoupe, les vannes ou les passe-coques de sonde.

TRUCS ET ASTUCES

Changez de couleur d’antifouling entre deux couches. Cela vous permettra de visualiser l’usure de ce dernier (surtout s’il s’agit d’un anti-fouling érodable.).

Ne vous dites pas que le fait de laisser votre bateau au port garantit une coque propre. Au contraire, plus vous naviguez, moins les organismes s’installent. C’est restant à quai que la coque se salit le plus.

Cependant, il faut garder à l’esprit, que le carénage, et surtout l’étape de l’antifouling à un énorme impact environnemental. Si vous préférez opter pour une option plus écologique, sachez qu’il existe maintenant des stations de lavage des carènes à brosse souples, à l’eau de mer, sans produit détergent ni chimique, et sans rejet. Cette solution est également moins onéreuse et plus rapide, il faut simplement réitérer le carénage plusieurs fois dans l’année.